Les urbexeurs ont le préjugé facile. Généralement, en regardant un bâtiment de l’extérieur, ils s’y arrêteront quelques instants, le regarderont et décideront s’ils passent leur chemin ou non. Les plus fanatiques iront explorer tout ce qu’ils...
Voilà plusieurs fois que je passais devant cette toute petite usine située dans un vieux quartier industriel des Cantons-de-l’Est. À chaque fois, je me demandais si elle était encore en activité ou abandonnée. Faut dire que plusieurs carreaux étaient brisés, mais la blancheur immaculée de sa porte de garage me laissait perplexe. Une porte sans la moindre saleté ne pouvait signifier qu’une chose : elle avait été installée dernièrement. Qui plus est, la pelouse était aussi bien entretenue que celle du retraité qui utilise son tracteur à gazon tous les jours.
Bref, en ce petit samedi matin où j’étais à pied dans le coin, je me suis dit que je n’avais rien à perdre à aller y jeter un coup d’œil de plus près. Premier constat : la porte blanche était barrée il n’y avait aucune clé sous le paillasson. Ni même de paillasson à vrai dire. Mais voilà qu’en faisant le tour, je découvre une autre porte, une vieille porte en bois tout écaillée avec une poignée qu’on retrouve généralement chez sa grand-mère. Je vois bien une serrure juste au dessus, mais je prends une chance de tourner la poignée sans fonder trop d’espoir.
Mais voilà que non seulement elle tourne, mais la vieille porte s’ouvre en grinçant des pentures. Je ne peux résister à l’idée d’entrer et je découvre alors que l’endroit est non seulement abandonné, mais qu’il est surtout dans un très bon état. Un seul graffiti, mais beaucoup de panneaux de produits chimiques. Sur le plancher de béton, une sorte de poudre blanche qui ressemble à du chlore et aussi des trappes s’ouvrant sur des bassins d’eaux stagnantes et d’une couleur noire et épaisse. Assurément les résidus de la grosse bouilloire qui occupe pratiquement tout l’espace de l’usine.
La visite se fait relativement vite, car, mis à part la bouilloire et la structure qui l’entoure, il n’y a rien d’autre. Bref, une trentaine de minutes plus tard, me revoilà à l’extérieur, heureux d’avoir eu la curiosité d’aller voir au-delà de la porte blanche.
Les urbexeurs ont le préjugé facile. Généralement, en regardant un bâtiment de l’extérieur, ils s’y arrêteront quelques instants, le regarderont et décideront s’ils passent leur chemin ou non. Les plus fanatiques iront explorer tout ce qu’ils...
L’usine elle-même n’est pas d’un grand intérêt, avouons-le. Situé en plein cœur de Pointe-Saint-Charles, quartier pauvre de Montréal, cet édifice de deux étages n’a plus le cachet de ses beaux jours. Alors que les immeubles voisins sont peu à peu...
De l'extérieur, rien ne laisse croire que l'usine est abandonnée. Aucune fenêtre n'est condamnée et il n'y a aucune pancarte "à vendre". Même la structure de l'édifice est encore en très bon état. Moi-même, lorsqu'on m'en a parlé pour la première...
C'est plus de 92 ans d'histoire industrielle qui a pris fin en 2004 lorsque l'usine Spexel fut définitivement fermée. C'est en 1912 qu'est construit le moulin à papier qui prit le nom de Howard Smith Paper Mill. Au cours des années qui suivirent...