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Lorsque nous nous sommes rendus sur la rue Marien, nous nous attendions à trouver une fabrique de matelas ayant été endommagée par le feu en décembre 2011 et laissée à l'abandon depuis. Comme en témoignait l'énorme enseigne «Matelas» et la plaque identifiant les lieux à «Matelas Signature» près de la porte d'entrée, nous savions que nous étions au bon endroit. Mais une fois à l'intérieur, nous y avons découvert beaucoup de choses... mais aucune trace de matelas !
On accède d'abord à cet immeuble de trois étages par le sous-sol. Nous y trouvons un enchevêtrement de petites pièces, toutes remplies à pleine capacité de ce qui semble être tout le nécessaire d'ameublement d'un hôtel. Si certaines pièces sont intactes, bien emballées et rangées, d'autres sont grandement endommagées par le feu ou ont carrément fondues. Mais tout y est : l'entrepôt regorge de lampes, réveille-matin, vaisselles, téléviseurs, tables bistro, tabourets, causeuses, divans-lits, armoires, tables de chevet, têtes de lit, chaises et miroirs.
Lorsqu'on accède au premier étage, on constate qu'une partie aurait effectivement pu être la fabrique de matelas. Comme c'est à cet endroit que le feu a pris naissance, il ne reste rien. Que des murs et des plafonds carbonisés. Tout ce qu'on sait c'est que «Matelas Signature» comptait moins de 5 employés, que la cause de l'incendie reste indéterminée et que les propriétaires se sont refusés à tout commentaire.
À travers un trou pratiqué dans une des cloisons, nous découvrons qu'une partie du premier étage et tout le second était occupé par un autre locataire : Le Centre communautaire islamique Al-Bayane. C'est la structure en béton armé qui a limité les dégâts dans cette partie de l'immeuble et évité la destruction complète du local de 6000 mètres carrés. Le Centre Al-Bayane n'était installé que depuis 18 mois lors de l'incendie. Il s'adressait principalement à la communauté magrébine et une centaine de personnes le fréquentait chaque semaine. Il y avait évidemment un coin pour la prière, mais c'était avant tout un centre communautaire regroupant plusieurs activités et non une mosquée. À l'époque, une relocalisation du centre n'était pas envisagée et les responsables prévoyaient une réouverture rapide. À voir les travaux de démolition en cours, il est évident qu'il ne restera rien de tout ça.
Une dernière surprise nous attendait. Tout au fond de la salle de prière, entassées dans un coin, une dizaine de machines servant à la fabrication de patins à glace ! Plus précisément des patins de fantaisie de marque Gam. Pour la petite histoire, le célèbre fabricant de patins Daoust, numéro un de l'industrie en Amérique du Nord à l'époque, décide d'abandonner la fabrication de patins de fantaisie au profit des patins pour le hockey, en 1989. D'anciens employés décident alors de reprendre le flambeau et de créer Gam Sports pour combler le vide laissé par Daoust. En 2008, Tournament Sports Marketing fait l'acquisition de Gam Sports et ce qui avait commencé par une petite entreprise créée pour répondre à un urgent besoin est maintenant une gamme de produits de patins de fantaisie distribuée à travers le monde et demeure le choix numéro un des patineurs.
Ce qui nous laisse sur une question : qu'est-ce que ces patins faisaient dans l'immeuble de la rue Marien ? Aucune trace ne laisse penser qu'un atelier existait à cet endroit, pas de rangement, pas de table de coupe, pas de documentation... aucune organisation physique des lieux ne laisse croire qu'un atelier de fabrication de patins y était et nos recherches n'ont donné aucun résultat sur la présence d'une telle entreprise dans l'immeuble... cependant, les patins sont là !
Non, ce cinéma ne porte pas ce nom, mais vous me permettrez ce clin d’œil au film de Giuseppe Tornatore qui relate l’histoire du cinéma de ses débuts à aujourd’hui. Puisque l’endroit n’a pas subi les foudres des vandales et qu’il n’y a aucun...
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