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De la motivation, il en faut pour se rendre à cette vieille mine et à cette fonderie abandonnées depuis 2002. Car il faut avouer qu’on est plutôt loin de tout dans cette lointaine municipalité de 650 habitants. D’ailleurs, si ce village existe, c’est avant tout à cause de ce gisement de cuivre découvert en 1921 et qui a mené dans les années 1950 à la mise en service de l’usine.
Lorsque la mine et la fonderie tournent à plein régime au cours des années 1970, ils sont plus de 5 000 habitants dans la ville qui dépendent presque exclusivement des activités minières.
Puis, en 1999, c’est le choc : la mine à ciel ouvert ferme ses portes et entraine avec elle la perte de centaines d’emplois. Trois ans plus, le coup de grâce est donné avec la fermeture de la fonderie. 300 employés perdent leur travail et dès lors, c’est la débandade. La ville se vide à la vitesse grand V, laissant derrière ceux qui ne peuvent partir. La valeur des maisons chute et un référendum est organisé afin de fermer la ville. Malgré une proportion de 65% en faveur de la fermeture et de l’indemnisation de ses citoyens, le gouvernement provincial s’y oppose et refuse de fermer la ville. La municipalité entreprend alors son (timide) plan de relance basé sur le tourisme et l’énergie éolienne.
Aujourd’hui, plusieurs maisons sont abandonnées et la valeur de celles sur le marché de la revente sont vendues pour une bouchée de pain : 40 000$ pour une maison construite en 1958 bien entretenue de trois chambres, deux salles de bain, un garage et un petit terrain de 5 500 pieds carrés (511 m²). Vous en trouverez même à 13 000$ en cherchant un peu.
De son côté, même si les sols de l’ancienne mine ont été décontaminés au coût de 116 millions de dollars, il ne se passe pas grand-chose sur le terrain depuis 2002. Si certains hangars servent aujourd’hui de dépotoirs temporaires de matières recyclables, le reste du site est laissé à lui-même.
Véritable cicatrice dans le paysage, la mine et ses montagnes de résidus miniers ont des allures martiennes par endroit alors que presque rien ne pousse sur ces montagnes artificielles d’une centaine de mètres de haut.
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